jeudi 21 février 2013

La caretera austral !

* Info : c’est une des routes les plus extrêmes du monde. Elle longe sur 1240km rarement goudronnés, forêts primaires, glaciers, fermes de pionniers, rivières turquoises. Achevée en 1996, elle a coutée 300 millions de dollars américains, demandée plus de 20 ans de travaux. On y croise de rares villages peu peuplés, où il ne faut pas rater la pompe à essence.
Nous partons de Coyhaique direction Villa Cerro Castillo, notre première étape sur la caretera austral. Nous avons décidé de faire du stop (“hacer dedo” en espagnol!). Hier soir Aurélie a préparé une petite pancarte… Nous nous postons à côté d’une station service mais on nous explique qu’il faut aller à la sortie de la ville pour que ça marche. Nous avançons donc de quelques centaines de mètres. Au bout d’un moment on commence à sortir des bouquins mais on est pris assez vite (on a attendu 45min). 3 jeunes qui partent en direction de l’Argentine. Ils nous déposent à l’embranchement qui va à Cerro Castillo (on a déjà fait environ la moitié du chemin). Cette fois ci nous nous plaçons dans un abri bus. On se remet à lire. Dès qu’une voiture arrive Aurélie bondie avec son panneau! En moins d’une heure on est pris par un petit 4x4. On se serre à l’arrière contre la grand-mère! Il ne nous reste plus qu’à trouver une chambre.
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Le lendemain nous partons faire une randonnée dans la Reserva Nacional, pour aller au pied de la face impressionnante du Cerro Castillo. Dès le début nous sommes suivis par un chien (Yuki). Il est marrant, il court devant nous et pourchasse des lapins dans les champs. Il va faire toute la rando avec nous! Il est monté à 1700 m… Mais il montrait quelques signes de fatigue (dès qu’on faisait une pause il faisait une sieste!). On avait un peu peur qu’il ne tienne pas le coup, mais il est revenu bien vivant en bas!
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Les paysages que nous découvrons en montant sont magnifiques: vue sur le fleuve, sur des glaciers et bien sûr sur le Cerro Castillo qui parait assez difficile d’accès. Nous avons eu la grande chance de voir un condor. Il a fait plusieurs tours au dessus de nos têtes. Son vol était vraiment majestueux ! (par contre Yuki n’a pas trop apprécié). Précisons la durée de cette randonnette: 12 heures!
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Au retour nous nous offrons une bière et un paquet de chips bien mérités.
Le lendemain nous reprenons la route direction Puerto Tranquilo. Nous nous plaçons en position pour faire du stop. Cette fois ci il y a de la concurrence. Deux personnes attendent 100m avant nous. Yuki est venu nous dire bonjour (ouf il a survécu!). Aucune voiture ne s’arrête et on commence à se dire que ça va être plus compliqué. Du coup on monte dans le premier bus qui passe!
Le bus est plein, une dame avec son enfant nous propose une place a coté d’elle, on alterne entre station debout et assis pendant les trois heures que dure le trajet sur la piste.
On arrive a Puerto Tranquilo, on trouve une Hospedaje (chez des gens peu aimables, une fois n’est pas coutume). On saute dans un bateau pour voir las Capillas de Marmol (Chapelles de Marbre) sur le Lago General (plus grand lac du Chili, qui va jusqu’en Argentine).
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Le lendemain on repart en stop pour Cochrane, on a encore de la chance une personne nous prends après à peine une heure d’attente sur cette route pas trop fréquentée. Vraiment sympa il nous fait même des arrêts photos car cette portion est magnifique entre montagne recouverte de glaciers et lacs ou rio aux couleurs turquoises ! On en apprend un peu plus sur les projets de barrage (“represa”) en Patagonie Chilienne. On peut voir un peu partout des autocollants ou des panneaux indiquant “Patagonia sin represas”.
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* La Patagonie est une des plus grandes réserve d’eau du monde, avec ses deux champs glaciaires non polaires (Campo de Hielo Norte et Campo de Hielo Sur) les plus vastes au monde et ses rivières puissantes qui dévalent les Andes. La compagnie hispano-italienne, Endesa, projette la construction de nombreux barrages. Pour acheminer l’électricité vers le nord du pays une ligne haute tension de plus de 2400 km est également au programme. L’impact sur l’environnement serait très destructeur. Les patagons sont divisés sur la question. Certains y voient un développement économique certain qui profiterait en partie aux locaux. D’autres y voient la défiguration de la Patagonie, et une détérioration de la culture patagonne (plus d’info sur www.patagoniasinrepresas.cl).
Nous projetons de rester une nuit à Cochrane et prenons nos billets de bus pour continuer vers le sud. Finalement nous y sommes restés 6 jours. Aurélie a pu écrire quelques recettes dans son cahier de cuisine : ampanadas au saumon, casuela chilote…. et partager la recette du brownie! Nous avons festoyé chaleureusement avec Klaudia et sa famille, et les autres routards rencontrés à l’hospedaje (Hugo, Arthur, Lorena, Veronica…). Tout le monde était convié aux repas.
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La semaine s’est achevée par un asado de côte de boeuf arrosé de quelques piscos et de vino tinto. Mais ce n’était que l’entrainement à la fête du village…. Le lendemain nous avons assisté à des démonstrations traditionnelles du travail des gauchos. Dans une arène nous les avons vus en action, attraper des veaux au lasso pour les marquer. Venait ensuite les enfants qui faisaient du rodeo sur des moutons, puis qui courraient après un mini cochon!
Cette journée s’est conclue par un concert de musique traditionnelle arrosé de teremoto!
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Nous reprenons la route en direction de Tortel car nous avons bien repris du poil de la bête… Nous visitons les caletas (la ville est entièrement construite sur des pontons et passerelles en bois) le soir par un temps un peu gris. Nous choisissons de repartir dès le lendemain. Nous devons continuer à avancer et résister aux propositions de glaces maisons et autres bouteilles de vins…
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Le lendemain nous tentons à nouveau notre chance avec le stop. Et c’est encore un grand succès! Deux voitures vont nous conduire jusqu’à Villa O’Higgins (200km plus loin) en un temps record (pause photos et empanadas inclus). On profite d’être à l’arrière du pickup pour admirer les paysages sauvages de cette partie de la caretera.
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Arrivé à Villa O’Higgins on atterri chez Fernando qui vit depuis 21 ans dans ce village du bout monde, relié par la route depuis 1996. Ici les gens se sentent avant tout patagons plus que chiliens ou argentins. La vie s’écoule tranquillement comme le dit un proverbe local : “Qui se presse en Patagonie perd son temps”.
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L’objectif est maintenant de traverser la frontière avec l’Argentine. On se fait donc racketter par la seule compagnie qui opère un bateau pour traverser le lac O’Higgins. Une fois arrivés de l’autre coté il nous reste 22 km à parcourir. Nous les ferons à pied en compagnie de 2 autres couples francophones (Katherina et Josselin, Catherine et Sébastien). Nous avons en effet refusé le 2eme racket de la journée de Mr Don Ricardo (transport de passager et des sacs en 4x4). Nous arrivons coté argentin au bord du lac del desierto pour faire les formalités de douane.
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Nous passons la nuit dans la tente au bord du lac car nous projetons de faire une rando le lendemain dans ce coin sauvage entouré de glaciers. Le matin suivant des trombes d’eau nous font changer d’avis. Nous nous réfugions dans une grange. Nous jouons aux cartes en attendant le bateau. Dans cette situation extrême, Katherina sort son kit de survie d’écossaise : sa fiole de bon whisky !
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On arrive enfin à El Chaltèn face au Fitz Roy, où nous allons faire fumer les chaussures de rando … 


vendredi 1 février 2013

En route vers le sud

 

Nous voila parti pour un trek sur 4 jours avec Elise et Guillaume dans le parc de Villarica.

Pour rejoindre le début de la rando on prend un bus local qui nous amène au début d’une piste. Pour rejoindre l’entré du parc il nous reste 15 km a parcourir, après une attente de plus d’une heure deux voitures nous prennent en stop. La dernière étant la jeep de la CONAF (ONF du Chili) qui connait bien le chemin… qui nous monte rapidement à la cabane du gardien.

Jour 1: On s’installe au campement 3* (table et douche !). Après le déjeuner, nous faisons un jeu puis une petite sieste. Il est alors temps de partir marcher un peu. Nous marchons 2h jusqu’au glacier du volcan Villarica. Nous avançons parmi les araucarias (conifères qui ont vu les dinosaures et qui ont survécu à des éruptions volcaniques), puis le paysage change et laisse place aux roches volcaniques. Nous voyons au loin une ligne de crête toute noire et pensons que le glacier se situe juste derrière. Mais en arrivant devant nous nous rendons compte que c’est le glacier qui est recouvert de poussière volcanique!

Nous arrivons au camping à la tombée de la nuit.

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le fameux glacier recouvert de poussières :

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Jour 2: c’est parti pour 22km. Nous nous éloignons du volcan Villarica et contournons le volcan Quetrupillan. Les paysages sont magnifiques. Au détour d’un col nous avons une vue sur les 3 volcans, dont le Lanin (3700m) qui se situe à la frontière avec l’Argentine.

La journée se déroule sous un ciel remplit de Cumulus qui fait regretter de ne pas avoir un petit parapente dans le sac à dos En pleurs

Nous arrivons en fin de journée au bord d’un lac et établissons notre campement (mais pas 3* cette fois ci). On est bien contents de manger nos pates au parmesan après cette longue journée de marche.

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Jour 3: La journée commence par la traversée d’un champ de lave… une coulée de lave immense empli le paysage! Ensuite des paysages lunaires s’offrent à nous, nous passons plusieurs cols avec toujours cette vue sur les volcans. Le bivouac du jour est sensé être au bord d’un lac sur une superbe plage. Une fois arrivés nous nous baignons. C’est alors qu’un troupeau de vaches décide d’occuper le terrain et le lac se transforme en WC géant pour vaches … Elise qui regrettait  de ne pas s’être baignée est finalement bien contente ! Les vaches sont de plus en pus nombreuses et nous obligent à un repli stratégique. Nous trouvons un spot plus accueillant un kilomètre plus loin. Nous prendrons soin de faire bouillir l’eau de la rivière …

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Jour 4: On finit par une descente qui nous fait rejoindre une route qui relit le Chili et l’Argentine à 60 km de l’auberge où l’on a laissé nos affaires. On fait du stop pendant 2 heures avant qu’une voiture s’arrête enfin et nous ramène à bon port.

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Le soir on se fait une bonne bouffe (patates sautées, petit légumes et poulet au curry) arrosé de Pisco sour (alcool chilien) et de vin Chilien pour récupérer de nos effort. On finit en apothéose avec des bananes flambées concoctées par nos amis martiniquais d’adoption (Elise et Guillaume) ! Merci à nos deux compagnons de marche et d’apéro… on espère les retrouver plus loin, pourquoi pas en Bolivie!

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Départ le lendemain pour Puerto Montt qui est le principal port pour rejoindre la Patagonie chilienne.

On y réserve un ferry pour descendre sur la caretera australe via Quellon sur l’ile de Chiloe. On trouve un billet à prix imbattable (24 Euros)  pour une “croisière” de 28h (sans cabine) !

Nous passons ensuite trois jours sur l'ile de Chiloe, à Castro. Une dame nous propose son Hospedaje à la sortie du bus. On passera 2 nuits dans une  maison typique de Chiloe. Les maisons sont construites en bois natif de l’ile.

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Chiloe est également connue pour ses nombreuses églises en bois. Elles sont reconnues comme patrimoine de l’humanité par l’UNESCO. Dont celle de Castro qui est très colorée:

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Egalement classé au patrimoine de l’humanité, les palafitos:

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On teste un restau conseillé par Elise et Guillaume, au menu du saumon aux fruits de mer accompagné de ses patatas fritas  Clignement d'œil

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Nous passons une journée sur une autre ile (Quehui), ou il doit y avoir une fête traditionnelle … Le seul truc qui nous a plu c’est les empanadas, le reste du temps on a bouquiné sur la plage en attendant que le ferry nous ramène sur l’ile principale.

Le lendemain, direction le port de Quellon, au sud de la grande ile de Chiloe, pour prendre le bateau. Il doit nous emmener à Puerto Chacabuco en pleine Patagonie chilienne. Le départ était prévu initialement à 19h, après un peu d’attente on apprend que le départ se fera vers minuit. Dommage on aurait peut être pu voir des baleines bleues.

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Première nuit sur le pont, le seul endroit un peu tranquille et ou on peut s’allonger sans avoir peur de se faire piétiner.

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Le bateau passe dans les fiords avec vue sur des glaciers de basse altitude. Quelques personnes descendent ou embarquent depuis des villages très reculés.

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On profite des heures de navigation pour bouquiner, regarder des films et préparer la suite de notre périple dans le sud.

On débarque au petit matin du 2eme jour a Puerto Chacabuco. Et on rejoint par bus Coyhaique où l’on se repose un peu après cette croisière qui aura duré 31 heures ! On se prend une petite bière devant un spectacle de danses folkloriques.

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La suite pour nous c’est d’atteindre le terminus de la Caretera Austral à Villa O’Higgins pour traverser en argentine à pied ou  à cheval, on verra bien …

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PS: La chronique livre d’Aurélie est à jour École